« Entreprise mondiale, Serb a choisi de maintenir en Europe sa production mondiale de médicaments, qui répondent à des besoins vitaux. C’est une chance pour la France, qui bénéficie ainsi d’un approvisionnement stable et pérenne sur des médicaments essentiels. »
Antoine Bernasconi, Directeur Général de Serb SAS
Risques nucléaire, radiologique, biologique et chimique (NRBC), intoxications à certains médicaments ou aux pesticides : l’ADN de Serb est de développer et de commercialiser des antidotes et des médicaments d’urgence. L’entreprise est également très présente dans les médicaments de prescription destinés aux maladies rares, parmi lesquelles l’épilepsie et les troubles neuromusculaires graves.
Antoine Bernasconi dirige les opérations commerciales du groupe en dehors des États-Unis et est Directeur Général de l’entité française de Serb, SERB opère aujourd’hui en Europe, aux États-Unis et au Moyen Orient avec ses propres filiales et commercialise ses médicaments sur tous les continents grâce à son réseau de distributeur.
Titulaire d’un doctorat en pharmacie complété d’une formation en marketing pharmaceutique à l’ESCP, il a effectué toute sa carrière dans l’industrie pharmaceutique.
« En 20 ans, j’ai connu peu d’entreprises, étant chaque fois très investi dans des projets passionnants. Et SERB est un projet résolument passionnant. ».
Sa présence dans une centaine de pays donne à la PME de santé une vision globale sur l’ensemble des marchés. « Résolument française et européenne, Serb a choisi de maintenir la majorité de sa production mondiale sur le continent, aussi bien des molécules actives que des produits finis; et d’abord en France, par fidélité à sa vocation de proximité et de réactivité ».
C’est une chance pour notre pays, outre l’activité économique que cela représente, de bénéficier ainsi d’une garantie de disponibilité sur des médicaments aussi essentiels. Pour autant, cet engagement historique ne semble pas toujours reconnu selon Antoine Bernasconi.
« La dégradation des conditions de marché en France affecte particulièrement les acteurs qui produisent en France, avec des coûts plus élevés. Ceci combiné avec des prix plus bas par rapport aux autres pays en Europe mais aussi par rapport à de nombreux marchés à l’international ne fait qu’accentuer le déséquilibre. Ceci est un des éléments clés de l’augmentation des pénuries en France et c’est très inquiétant ».
Sur des médicaments de niche, les principes actifs nécessaires à la fabrication de ces médicaments sont parfois produits par un seul fabriquant. « Par exemple, pour l’un de nos antidotes, il n’y a qu’un seul fournisseur du principe actif à l’échelle du globe pour un médicament fabriqué à toute petite échelle. Il a multiplié son prix de vente par 4 sans que nous puissions répercuter cette hausse dans nos prix de ventes en France. Hors de question de ne plus produire ce médicament mais les pouvoirs publics doivent comprendre que de nombreux acteurs français se sont retrouvés dans une situation compliquée ces derniers mois. Et cela risque de s’accentuer malheureusement à cause de l’augmentation croissante des couts de matière première.
Antoine Bernasconi s’en remet au bon sens. « Les autorités doivent admettre de soutenir les acteurs qui fabriquent localement et garantissent une continuité d’approvisionnement. Il faudrait aussi par exemple que l’empreinte carbone pèse beaucoup plus lourd dans les appels d’offres hospitaliers ».