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#MEDinFrance : sondage OpinionWay

"Made in France" est une notion à laquelle se sont attachés beaucoup de Français ces dernières années.
Aussi bien pour l’industrie du textile, automobile ou encore alimentaire : le lieu de production a son importance. 
Il est synonyme de création d’emplois ou encore maintien de savoir-faire mais est surtout un gage de qualité en s’engageant également dans une réduction de l’empreinte carbone
C’est dans cette idée que l’AMLIS, l’association des PME de santé a lancé le #MEDinFrance.

Le médicament est un produit très particulier consommé par les Français et ils attachent de l’importance à son lieu de production –
68% des Français veulent savoir où sont fabriquer leurs médicaments.

C’était l’objectif du sondage OpinionWay pour l'AMLIS : connaitre le niveau d’intérêt de nos concitoyens à notre industrie de santé.

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X.O, laboratoire du développement des compétences

« Chacun de mes managers a bénéficié d’un coaching personnalisé sur 2 séances. C’est important pour leur savoir-être et c’est aussi un argument pour attirer et fidéliser les seniors. »
Karine Pinon, co-fondatrice et Directrice Générale de Laboratoire X.O

L’originalité de Laboratoire X.O est de cibler des médicaments en fin de brevet un peu tombés dans l’oubli mais à l’efficacité intacte, qui sont ensuite relancés dans le circuit médical.
La PME de santé dispose aujourd’hui d’un portefeuille diversifié, dans des domaines thérapeutiques tels que la douleur, le Système Nerveux Central, la cardiologie, la santé bucco-dentaire ou encore la santé de la femme.
La clé de sa réussite : recréer de l’intérêt grâce à des services liés à la pathologie. Laboratoire X.O a réalisé 11 acquisitions sur les 5 dernières années.

Adoubée par Gérard Leduc, fondateur du laboratoire Ethypharm, Karine Pinon, Docteur en pharmacie et titulaire d’un Master 2 à HEC, a entamé l’aventure Laboratoire X.O après 20 ans chez Procter & Gamble. La stratégie d’entreprise de Laboratoire X.O est illustrée par leur axe de développement dans le domaine de l’hypertension :
« On estime à la moitié seulement la part de personnes diagnostiquées. Or, l’hypertension présente un risque non négligeable de complications cardiovasculaires graves. En aidant les praticiens à mieux déceler la pathologie grâce à une meilleure information, grâce au partage de cas clinique …, nous poussons certes notre produit mais nous contribuons surtout à améliorer la prévention des pathologies cardiovasculaires ».

Dès la création de l’entreprise, Laboratoire X.O a choisi d’offrir des postes en alternance.
« Aujourd’hui, 5 des membres de notre équipe sont d’anciens alternants qui sont restés. Au-delà de l’intérêt pour l’entreprise comme pour la personne d’une intégration progressive, cette mixité entre des managers seniors et de jeunes alternants apporte une excellente ambiance au sein du laboratoire ».

Ensuite, l’entreprise mise beaucoup sur l’accompagnement individuel pour aider ses équipes à progresser. « Ce besoin de faire particulièrement attention au bien-être au travail de chaque membre de l’équipe est sans doute aussi une opportunité. Nous savons la valeur de la compétence et parvenons à insuffler un esprit start-up où chacun perçoit clairement la finalité de son engagement ».

Dans une PME, le recrutement et la fidélisation des talents restent un challenge. « Pour attirer et retenir les compétences les plus critiques, nous avons pour autant des atouts à valoriser, comme l’accès rapide aux responsabilités et une organisation agile, avec un maximum de transversalité. Et nous avons aussi une carte particulière à jouer auprès de managers de plus de 50 ans poussés dehors par des multinationales. Sous réserve qu’ils acceptent une plus grande autonomie fonctionnelle, ces profils apportent une expérience précieuse à nos organisations ».

Comme toutes les PME de santé, Laboratoire X.O a besoin de soutien pour franchir certains obstacles. « On estime aujourd’hui à 35 % les postes de pharmacien responsable non pourvus. Il est sans doute temps d’augmenter les quotas d’étudiants. Mais aussi de revoir les exigences qui imposent ce statut pour des missions que d’autres personnes pourraient très bien remplir et s’aligner sur les standards européens ».
Une PME de santé porte à la fois des besoins propres aux PME, sur des enjeux de fiscalité par exemple, et des demandes spécifiques à l’économie du secteur du médicament. C’est ce caractère hybride qui rend indispensable une approche adaptée.

« Pour les défis de fixation des prix comme sur celui du recrutement, nous avons principalement besoin d’un interlocuteur qui prenne la mesure de ce que représente une PME de santé, à la fois PME et acteur de la santé ».

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Serb, spécialisé dans les antidotes et les médicaments d’urgence

« Entreprise mondiale, Serb a choisi de maintenir en Europe sa production mondiale de médicaments, qui répondent à des besoins vitaux. C’est une chance pour la France, qui bénéficie ainsi d’un approvisionnement stable et pérenne sur des médicaments essentiels. »
Antoine Bernasconi, Directeur Général de Serb SAS

Risques nucléaire, radiologique, biologique et chimique (NRBC), intoxications à certains médicaments ou aux pesticides : l’ADN de Serb est de développer et de commercialiser des antidotes et des médicaments d’urgence. L’entreprise est également très présente dans les médicaments de prescription destinés aux maladies rares, parmi lesquelles l’épilepsie et les troubles neuromusculaires graves.

Antoine Bernasconi dirige les opérations commerciales du groupe en dehors des États-Unis et est Directeur Général de l’entité française de Serb, SERB opère aujourd’hui en Europe, aux États-Unis et au Moyen Orient avec ses propres filiales et commercialise ses médicaments sur tous les continents grâce à son réseau de distributeur.
Titulaire d’un doctorat en pharmacie complété d’une formation en marketing pharmaceutique à l’ESCP, il a effectué toute sa carrière dans l’industrie pharmaceutique.
« En 20 ans, j’ai connu peu d’entreprises, étant chaque fois très investi dans des projets passionnants. Et SERB est un projet résolument passionnant. ».

Sa présence dans une centaine de pays donne à la PME de santé une vision globale sur l’ensemble des marchés. « Résolument française et européenne, Serb a choisi de maintenir la majorité de sa production mondiale sur le continent, aussi bien des molécules actives que des produits finis; et d’abord en France, par fidélité à sa vocation de proximité et de réactivité ».
C’est une chance pour notre pays, outre l’activité économique que cela représente, de bénéficier ainsi d’une garantie de disponibilité sur des médicaments aussi essentiels. Pour autant, cet engagement historique ne semble pas toujours reconnu selon Antoine Bernasconi.

« La dégradation des conditions de marché en France affecte particulièrement les acteurs qui produisent en France, avec des coûts plus élevés. Ceci combiné avec des prix plus bas par rapport aux autres pays en Europe mais aussi par rapport à de nombreux marchés à l’international ne fait qu’accentuer le déséquilibre. Ceci est un des éléments clés de l’augmentation des pénuries en France et c’est très inquiétant ».

Sur des médicaments de niche, les principes actifs nécessaires à la fabrication de ces médicaments sont parfois produits par un seul fabriquant. « Par exemple, pour l’un de nos antidotes, il n’y a qu’un seul fournisseur du principe actif à l’échelle du globe pour un médicament fabriqué à toute petite échelle. Il a multiplié son prix de vente par 4 sans que nous puissions répercuter cette hausse dans nos prix de ventes en France. Hors de question de ne plus produire ce médicament mais les pouvoirs publics doivent comprendre que de nombreux acteurs français se sont retrouvés dans une situation compliquée ces derniers mois. Et cela risque de s’accentuer malheureusement à cause de l’augmentation croissante des couts de matière première.

Antoine Bernasconi s’en remet au bon sens. « Les autorités doivent admettre de soutenir les acteurs qui fabriquent localement et garantissent une continuité d’approvisionnement. Il faudrait aussi par exemple que l’empreinte carbone pèse beaucoup plus lourd dans les appels d’offres hospitaliers ».

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Horus Pharma, l’innovation ophtalmologique au bénéfice de tous

« Nous sommes attachés à faire progresser les traitements, nous testons des idées nouvelles à toutes les étapes des protocoles. »
Martine Claret, co-fondatrice et Présidente de Horus Pharma

Un des leaders en France des produits d’ophtalmologies, Horus Pharma est né de la passion d’un couple de pharmaciens d’industrie : Martine et Claude Claret. L’entreprise de Nice est spécialisée en ophtalmologie, proposant aussi bien des médicaments, des dispositifs médicaux que des produits cosmétiques.
Outre la France, Horus Pharma est implanté en Espagne, au Benelux et en Suisse. L’Allemagne et l’Italie devraient bientôt accueillir à leur tour des filiales de la jeune PME de santé. La prochaine étape de son développement passe également par l’intégration d’une première unité de production, dédiée aux produits innovants. Aujourd’hui, la production est entièrement sous-traitée à des façonniers européens et très majoritairement français.

Titulaire d’un doctorat en pharmacie doublé d’un PhD en pharmacologie, membre de l’Académie Nationale de Pharmacie, Martine Claret a très vite souhaité capitaliser son apprentissage au sein de laboratoires référents en ophtalmologie. Horus Pharma est sa deuxième aventure entrepreneuriale, après une première expérience d’une quinzaine d’année.
« Pharmacien et diplômé de l’EM Lyon, mon mari apporte la vision business et marketing, complémentaire de mon profil de chercheuse ».

L’innovation est le moteur d’Horus Pharma, inséparable de l’idée d’entreprise pour ce couple de scientifiques toujours sur la brèche.
« Notre équipe d’une trentaine de chercheurs se répartit entre nos propres laboratoires et des établissements partenaires, comme l’université Aix-Marseille, l’Institut de la Vision à Paris ou l’INRAE à Dijon. Nous avons la chance de disposer en France d’un écosystème public de recherche particulièrement performant ».

L’entreprise a mis en place une banque de tissus, ce qui constitue une première en France en ophtalmologie. Elle est ainsi en pointe dans les membranes amniotiques lyophilisées, indiquées dans la reconstruction de la surface de la cornée. Elle est reconnue également dans le traitement du kératocône.

« Toute amélioration qui bénéficie aux patients constitue une innovation. Par exemple, la sécheresse oculaire peut représenter une grosse difficulté dans la vie de nombreuses personnes, avec pendant longtemps des traitements assez frustes. Nous avons été les premiers à mettre sur le marché un traitement à base d’acide hyaluronique pris en charge par la Sécurité sociale et ainsi facilement accessible ».

Il faut savoir que l’observance des traitements prescrits pèse lourd dans la prévention de complications. Dans le cas du traitement du glaucome, on estime à 50 % l’observance. Toute innovation portant sur l’observance devra être prise en compte dans l’intérêt thérapeutique.

Militants du mieux-vivre pour tous les patients atteints de problèmes oculaires, Martine et Claude Claret se désolent de voir les PME de santé prises en tenaille entre des prix de vente arbitrairement réduits et des coûts de recherche et de production qui s’envolent.
« J’attends de notre environnement qu’il change de regard sur nos entreprises. Que nos entreprises soient prises en considération à la mesure de leur innovation, de leur interaction avec la recherche publique, avec les associations de patients et avec les praticiens. Et bien sûr que la localisation de leur production soit valorisée d’une façon ou d’une autre ».

AMLIS - MedInFrance visuels

CDM Lavoisier, engagé dans la réduction de son empreinte carbone

« Nous émettons 353 tonnes de CO2 par million de chiffre d’affaires, grâce à nos circuits courts. Ce résultat est significativement inférieur aux 500 tonnes, chiffre de référence pour des entreprises comparables du secteur ».
Philippe Truelle, Président-Directeur Général de CDM Lavoisier

Si Antoine-Laurent de Lavoisier a théorisé l’économie circulaire avec son célèbre « Rien ne se perd, rien ne se crée, tout se transforme », CDM Lavoisier pratique le circuit court depuis son origine, avec 98 % de ses achats issus d’Europe et 65 % effectués en France. Véritable entreprise du patrimoine français, familiale et indépendante, CDM Lavoisier produit 90 % de ses médicaments en Loir et Cher à Blois (41).

Spécialiste des produits injectables stériles, comme des solutions de perfusion de chlorure de sodium ou de morphine, la PME de santé produit des médicaments essentiels, répertoriés pour la plupart dans la dernière liste1 établie par les autorités de santé.
Ingénieur généraliste, Philippe Truelle est le PDG de CDM Lavoisier depuis 2007, descendant des fondateurs de l’entreprise et détenteur du capital avec ses 2 frères. « Je représente la génération qui porte une double transformation, digitale et environnementale ».
La double fierté de produire des médicaments et de le faire en France anime toute l’entreprise.
« Le côté essentiel est un marqueur fort de notre identité. Ainsi, certains se souviennent avec fierté avoir été les seuls de leur commune à s’être rendu au travail pendant le confinement ».

Mais CDM Lavoisier est une entreprise essentielle pour une autre raison : ses achats.
« Nous produisons des médicaments à partir de sources locales et de matières premières et composants sourcés en circuits courts. Il s’agit d’une stratégie historique, une raison d’être. C’est là où l’on voit l’importance de maintenir des filières et des écosystèmes complets. La disparition d’une brique de compétence affaiblit tous les acteurs de la chaîne de valeur et pénalise le bilan carbone de notre pays, à coup de CO2 importé ».

Indépendamment de ce recours très préférentiel au circuit court, l’entreprise mène une politique engagée de décarbonation de son process de production.
« Nous avons établi avec le soutien de Bpifrance un premier bilan GES en 2020. Pour progresser, nous avons optimisé notre chaufferie, en adoptant des chaudières à gaz avec des brûleurs micro-modulants. Cela génère annuellement 18 % de réduction de consommation de gaz. Un autre grand chantier ouvert concerne la valorisation de nos déchets. Ce dossier avance plus lentement car l’éventuelle réutilisation d’une partie de ces déchets suppose l’émergence d’une véritable filière ».

« C’est aux pouvoirs publics, État et collectivités territoriales, d’investir dans des filières d’avenir de valorisation. Nous ne pouvons qu’accompagner le mouvement de nos commandes. Du côté des déchets, il y a en outre un enjeu stratégique à accélérer. Beaucoup de ressources deviennent pénuriques et le gisement du recyclage est de plus en plus prometteur, en plus d’être nécessaire ».

Mais la principale attente de Philippe Truelle, c’est la reconnaissance de la contribution des PME de Santé travers la réelle application d’une modulation des appels d’offres publics.
« Il faut admettre que produire et acheter en France a un coût que nous n’avons tout simplement pas les moyens de prendre seuls en charge. Tant qu’il est sensiblement plus intéressant pour un établissement public de santé de commander au loin des produits qu’il pourrait trouver à ses portes, notre combat sera difficile et pour tout dire parfois un peu décourageant ».

1. Feuille de route pénuries, liste des médicaments essentiels ; ministère de la Santé et de la Prévention ; juin 2023

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Karine Pinon (Laboratoire X.O) intervention 26èmes Universités de Pharmaceutiques

Karine Pinon, Laboratoire X.O intervient ce jeudi 7 juillet 2023 aux 26èmes Universités de Pharmaceutiques de 15h à 15h50 sur la problématique “Pénuries et dépendances, penser local… ou global ?”

Elle sera accompagnée de :

Pierre DELSAUX, Directeur Général, HERA Sonia de la PROVOTÉ, Sénatrice du Calvados, Présidente de la commission d’enquête sur la pénurie de médicaments
Christelle RATIGNIER-CARBONNEIL, Directrice générale de l’ANSM
Catherine SIMONIN, Administratrice de France Asso Santé